MAL PARTI. - Buchet-Chastel, 2017

Incipit

 

Peut-être le jeudi matin oui, peut-être à ces heures où rien ne le coupait encore de la nuit, du corps lâché, quand il traînait dans ce pyjama passé de couleur à rayures larges et fines où dominait le gris, un gris bleuâtre, épuisé marqué par un sommeil lourd qui avait tourné en grasse matinée, tandis que la petite était passée et repassée devant la porte entrebâillée de sa chambre, espérant son réveil car elle s’ennuyait déjà, c’est peut-être le jeudi matin oui que la vie lui allait.

 

Chez ces gens-là… Ou le roman d’une famille française. Le père, la mère, la petite et la mémé. Tous autour de lui, le fils, le sujet principal qui, depuis si longtemps, est sur la mauvaise pente.

L'EFFET POISSON ROUGE . - Le mot fou éditions, 2015

Elle a des rendez-vous avec des inconnus. Loin. Elle s’y rend, exaltée par l’idée du danger, de le frôler un peu, pas trop. Décharge d’adrénaline, trac différent de celui du théâtre, meilleur, qu’elle voudrait faire durer. Et puis le passage au réel. Rude chaque fois.

 

En cliquant sur sa messagerie un matin, ce nom en gras. Le premier amour on croit rêver. Qui dit C’est bien toi il me semble, ton nom de femme je m’en souviens, j’aimerais tant te revoir, plus de trente ans déjà je n’y crois pas, je t’embrasse, j’ai le coeur qui bat fort, que vas-tu penser, tant pis je clique…"

La Montagne, lundi 1er juin 2015

La Montagne, vendredi 19 juin 2015

Kulturo/Culture/Auvergne

FINIR . - La Chambre d'échos, 2009

Une femme raconte : son mari est atteint d'une maladie incurable. La paralysie gagne peu à peu tout son corps, il ne peut plus parler, bientôt il ne pourra plus rien. Il a décidé de mettre fin à ses jours avant d'en arriver là, et c'est de sa femme qu'il attend assistance. Elle lui a promis d'être avec lui jusqu'au bout.

 

Quand il semblait impossible que tes gestes, tes regards, ce pauvre filet de voix qui subsistait s'amenuisent, ils s'amenuisaient pourtant. Ta fin n'en finissait pas. Il y a dix ans j'avais joué dans Fin de partie, et toute la famille s'était mise à parler au quotidien avec des répliques de Beckett.

"Quelle heure est-il?

- La même que d'habitude."

"ça va?

- ça avance."

Et puis bien sûr la première réplique que nous citions souvent :
"Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut-être finir.

La Montagne, vendredi 12 juin 2009

Le Matricule des anges, n°150, juillet-août 2009

Brêves/n°105, 2009

LE GOÛT DE L'ALOÈS . - H.B. éditions, 2003

Récit pour lequel M. Jouvancy a bénéficié d'une bourse d'aide à la création du CNL.

 

Monique Jouvancy convoque ici la mémoire de son père et celle de ses années d'enfance au sein d'une famille de cheminots. Son syle est caractérisé par un lyrisme discret, tout en sobriété. Un monde disparu ressurgit sous nos yeux, raconté par une fillette qui s'applique à concrétiser les aspirations de son père à la réussite sociale. Un beau chant d'amour filial, doubléd'une forte évocation de ce pays d'oùnous venons.

LA COUR . - H.B. éditions, 2000

Ce roman, adapté pour la scène, a été joué en octobre 2001 à la Comédie de Clermont-Ferrand, Scène Nationale par la Compagnie " Brut de béton " en coproduction avec la Comédie de Clermont-Ferrand.

 

Au pied du volcan, survit une cour des miracles, faite de ruraux enkystés à leur terre, et comme elle, farouches : c'est Fernand qui pend ses chiens, c'est Jojo aux appétits de chair fraîche, c'est Thérèse bientôt sexagénaire et qui attend l'amour... Ce sont aussi deux adolescents, Nanette et Johnny, par qui se construira le récit. Dans ce lieu que l'écriture vient travailler et faire vivre, une histoire âpre, à leur image, va peu à peu saisir tous ces personnages. Même si le volcan évoque tout de suite l'Auvergne, le lieu réel n'existe pas, il n'est jamais nommé. Ça peut se passer n'importe où, en Haute-Loire ou dans le Bas-Rhin, ça peut se passer dans n'importe lequel de ces hameaux un peu farouches, résistants, qui sont comme des poches irréductibles à la norme, à la modernité. Lieux d'enclavement mental où les faits divers sont souvent terribles. La présence massive et vaguement menaçante du volcan, a joué comme déclencheur d'écriture. Une sorte de grande marmite géologique. C'est de son magma souterrain, que va surgir un grouillement de personnages, à la manière d'un choeur antique. De ce choeur, quelques-uns se distingueront peu à peu et vivront leur histoire.

LA PART DE L'ANGE . - H.B. éditions, 1999

J'empaquette sa mémoire dans des cartons. Elle déménage. Ainsi elle disait d'une tête perdue. Ses yeux pleins de vide suivent mes mains qui plient ses draps, son linge. Je repère les cartons ; certains iront à la maison de retraite, d'autres chez moi, tous dans sa nouvelle ville, la mienne. Ce qui vacille en elle s'acharne encore à subsister. Elle est debout, comme en alerte, prête à vaquer mais impuissante. Son corps embarrassant m'embarrasse, je la contourne sans cesse. " Quel travail je te donne ma pauvre petite! ". Elle ne peut rester assise dans mon agitation. Et je m'agite un peu plus qu'il n'est nécessaire.

L'AIR DE RIENS  . - Éd. Le mot fou (Récidives), 2011

Prix de la ville de St-Quentin 96.

Plusieurs de ces nouvelles ont été mises en onde par France Culture.

 

Quatorze nouvelles, qui vont chacune leur allure...

 

Les unes chuchotent pour dire la vie souffrante, la solitude des vieillards. Les autres bégayent pour ressasser les incohérences de destinées mal cousues. Quelques unes miment les travers de langage à la mode. Certaines s'envolent en phrases flamboyantes sous les pas d'une gitane, dans le sillage d'une passante. Des riens - Des riens, vraiment?

Première parution : H.B. éditions, 1996

La Montagne, vendredi 10 mars 2017

Lire "Un si beau roman, Mal Parti de Monique Jouvancy" par Dalie Farah

LECTURES À LA CARTE - 4, impasse des granges - 63270 Saint-Maurice-ès-Allier - 0 975 526 528